Les bons fruits de la persévérance

3 mars 2019
8^e dimanche du Temps ordinaire (C)
Siracide 27, 6 et 1 Corinthiens 15, 58

(visuel ©Depositphotos)

Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de faire la tournée des vignobles de la région de Maury en France. Un vigneron m’avait alors fait goûter un vin âgé de 40 ans.

C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre.

Ces mots du Siracide (27,6) prennent littéralement leur sens dans cette histoire! En effet, les ceps, m’avait dit le vigneron, avaient été plantés par le grand-père de son grand-père. Les raisins desquels avaient été tiré le jus avaient été récoltés par son grand-père. Et c’est son père qui avait pris soin des fûts, puis des bouteilles et de leur précieux contenu, veillant à ce que la cave où elles étaient conservées maintienne une température et une humidité parfaite afin que le vin puisse se rendre à son apogée. Cinq générations s’étaient ainsi succédées de la plantation de la vigne jusqu’à l’ouverture de la bouteille et sa dégustation.

Imaginons un instant ce qui aurait été perdu si l’arrière-arrière-grand-père s’était dit :

À quoi bon planter ? Je n’y goûterai pas !

puis si le grand-père s’était dit :

À quoi bon récolter ? Je n’y goûterai pas !

puis si le père s’était dit :

À quoi bon prendre soin de cette bouteille ? Je n’y goûterai pas ! 

Il est pratiquement impossible de mesurer la somme de travail, de labeur, de soin, d’amour et d’espérance derrière la production, la conservation et la transmission de ce précieux vin. Quelle inspiration pour nous ! Nous avons reçu le don de la foi, cultivons-le ! Prenons soin de notre engagement chrétien au quotidien, manifestons les fruits de l’Esprit (Ga 5,22-23) et transmettons notre espérance aux générations qui nous suivent et que nous ne verrons pas grandir ; la peine qu’on se donne n’est pas perdue ! (1 Co 15, 58)

Serge Cazelais
Chargé de cours à la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul (Ottawa)