Quand Dieu prend les traits d’un cuisinier...

15 octobre 2017
Isaïe  25, 6
28^e Dimanche du temps ordinaire (Année A)

(Photo © Extrait du film Le festin de Babette)

Un petit résumé : « Le Seigneur, le Tout-Puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples... » Is 25, 6

En 1988, Le Festin de Babette remportait l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. L’histoire est celle d’une réputée chef parisienne du 19e siècle, installée incognito dans un village du Danemark. Elle décide d’offrir, à ses frais, un somptueux banquet à des gens austères et peu habitués à de telles extravagances. Tous et toutes sont alors transformés et se réjouissent! Même qu’un des convives se souvient avoir déjà mangé les mêmes plats à Paris...

Ainsi, Dieu prend les traits d’un cuisinier préparant pour tous les peuples un repas composé de viandes grasses et succulentes et de vins capiteux et décantés. Mais que dire? Dieu n’est-il pas celui à qui son peuple doit rendre le culte et offrir le sacrifice? Il se présente plutôt ici comme celui qui offre le service festif! Si elle a de quoi surprendre, cette représentation n’est pourtant pas unique dans l’Écriture, et elle contraste avec celle d’un dieu sévère et exigeant de ses serviteurs qu’ils gardent un air sombre, comparable à celui qu’avaient au départ les invités de Babette.

Une autre question se pose : Qui suis-je à ses yeux? Ai-je ma place à sa Table? La réponse consisterait-elle simplement à être disposé à accepter son invitation? (Mt 22, 10)? Je veux alors me laisser accueillir par ce Dieu bon, riche et généreux qui me révèle un trait méconnu, mais pourtant bien réel de sa personnalité. Je veux chanter avec mes frères et mes sœurs : «exultons, réjouissons-nous, il nous a sauvés». (Is 25, 9)

Serge Cazelais
Chargé de cours, Université St-Paul
Formation des laïques, Archidiocèse d’Ottawa