Syméon casse le party

31 décembre 2017
Luc 2,22-40
Sainte-Famille (Année B)

(Visuel ©Depositphotos, montage ©Josée Richard)

Nous savons tous à quel point la présentation d’un enfant nouvellement né, aux membres de la famille et aux amis, est un moment qui suscite la plus grande des joies. C’est la célébration de la vie et de la réalisation d’un projet d’amour. Le moment que Joseph et Marie s’apprêtent à vivre en se rendant au temple de Jérusalem est d’autant plus réjouissant, car ils s’apprêtent à présenter leur fils à Dieu et à en faire un membre à part entière du peuple de l’alliance.

La joie est à son comble lorsque Syméon, cet homme vraisemblablement âgé à qui Dieu avait promis qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, affirme que Jésus est source de salut, lumière des nations et gloire d’Israël. Mais Syméon met fin abruptement à cette joie lorsque, après les avoir bénis, il annonce que l’enfant sera aussi un signe de contradiction et que l’âme de Marie sera traversée d’un glaive. Belle manière de mettre fin à la fête!

Aucun indice du texte ne présente Syméon comme étant un prophète. Mais celui-ci comprend très clairement ce qui s’en vient. Ce n’est pas parce qu’il a un don de divination qu’il annonce les difficultés et souffrances à venir, mais parce qu’il comprend les conséquences de l’arrivée du Messie.

Au moment où nous célébrons l’arrivée du Sauveur parmi nous, nous devons aussi nous rappeler les exigences d’être chrétien. Appartenir à la communauté du Christ est une charge qui peut parfois être douloureuse, car c’est s’engager à se lever contre toute forme d’injustice et pour le respect de la dignité de tout être humain. Loin d’être un trouble-fête, Syméon nous rappelle que la grande joie du salut vient aussi avec une grande responsabilité, parfois exigeante et douloureuse.

Francis Daoust
Directeur SOCABI